DEUXIEME PARTIE: A pleines voiles
Sophie H. naquit un beau jour de printemps de l’année 1954 dans une famille modeste. Petite, menue, un rien chétive, sa santé donna longtemps à désirer à tel point que ses parents pensaient que sa vie s’achèverait dans sa prime jeunesse. Mais, il n’en fut rien; son désir de vivre fut si grand qu’elle devint une belle jeune fille au tempérament gai et optimiste. Elle avait une grande passion, celle des animaux sauvages. Sa chambre regorgeait de livres et revues sur le sujet. Quel bonheur ce serait de pouvoir les soigner! pensait-elle parfois un brin nostalgique. Mais devenir vétérinaire demandait des études longues et coûteuses qui auraient grevé le budget familial. Elle avait dû se rabattre sur des études de droit qui la mèneraient …sans doute quelque part un jour.
Or, un jour, des amis l’invitèrent à passer un week-end sur leur bateau, un magnifique voilier filant fièrement sur la houle. Ce fut un enchantement. Elle revint grisée de soleil et d’air marin. C’était décidé, elle voulait naviguer, cette certitude s’incrusta tout au fond d’elle-même. Puisqu’elle ne pouvait pas soigner les animaux sauvages, et bien, elle aurait son bateau un jour pour faire le tour du monde et découvrir des pays magiques. N’y tenant plus, elle prit des leçons de navigation à voiles (elle avait la chance de vicre au bord de la mer) puis elle s’engagea comme skeeper pendant ses vacances sur un voilier voguant vers la mer des Antilles. Le fabuleux week-end était loin. Après avoir essuyé deux tempêtes, le bateau fut au mouillage pour réparer une avarie. Sophie put en profiter pour dormir tout son saoul. Loin d’elle le farniente sur le beau voilier blanc de ses amis! Elle eut un aperçu de la vraie navigation et de ses périls. Mais il en fallait plus pour la décourager. De retour chez elle, elle décida, ayant fini ses études, d’acheter son bateau et de partir à l’aventure. Tant pis! Elle emprunterait, elle se priverait du superflu (et parfois du nécessaire) mais elle participerait aux grandes courses maritimes. Elle gagnerait, elle en était sûre!
Elle tint ses engagements et fut vainqueur en effet de plusieurs courses telle la Route du Rhum; elle fut accueillie à bras ouverts dans sa ville du bord de mer. Elle devint une seconde Isabelle Autissier; la relève était assurée…
Mais, entre deux courses, on pouvait la voir errer dans les zoos toujours fidèle à sa passion première: les animaux sauvages.
(A SUIVRE)